Un nouveau code pénal qui punit le sexe hors mariage et le concubinage de 6 mois à un an de prison a été voté mardi par le Parlement indonésien. Ce texte, qui vise aussi la communauté LGBTQ, interdit le mariage homosexuel et pourrait affecter davantage les femmes, selon les critiques. Il s’applique aussi bien aux Indonésiens qu’aux étrangers et contient d’autres dispositions controversées, comme l’interdiction de l’apostasie, des insultes au chef de l’État ou aux institutions, de la diffusion d’idées contraires à l’idéologie nationale et de l’organisation de manifestations sans autorisation. 

Tous les partis politiques ont soutenu ce texte, qui fait partie d’une série de réformes juridiques dénoncées par les défenseurs des droits civils dans la troisième plus grande démocratie du monde. Le secteur du tourisme s’inquiète Le code ne sera toutefois pas mis en œuvre avant trois ans, le temps de préparer les règlements d’application. 

Pour l’instant, l’Indonésie n’autorise pas les relations sexuelles avant le mariage, mais tolère l’adultère. Le directeur adjoint de l’office du tourisme indonésien, Maulana Yusran, a qualifié le nouveau code de “totalement contre-productif” alors que l’économie et le tourisme se relèvent de la pandémie.

Il espère que les arrivées d’étrangers sur l’île de Bali, très prisée des touristes, retrouveront les niveaux d’avant la pandémie, soit six millions, d’ici 2025. Le porte-parole du ministère de la Justice, Albert Aries, a toutefois minimisé l’impact des nouvelles lois sur la moralité, en précisant que seuls quelques proches, comme un parent, un conjoint ou un enfant, pourraient dénoncer les infractions présumées.

Révision reportée en 2019 Le gouvernement indonésien avait envisagé de réviser le code pénal hérité de l’époque coloniale en 2019, mais des manifestations nationales avaient empêché son adoption. Cette fois-ci, le public a réagi de façon beaucoup plus modérée, avec seulement quelques rassemblements dans la capitale lundi et mardi.

La majorité des Indonésiens sont musulmans, mais il y a aussi des minorités hindoues, chrétiennes et autres. La plupart des musulmans indonésiens suivent une version modérée de l’islam, mais le conservatisme religieux a gagné du terrain ces dernières années et a influencé la politique.

Dans certaines régions du pays, comme la province orientale d’Aceh, des lois islamiques strictes sont déjà en vigueur, qui interdisent l’alcool, les jeux de hasard, l’homosexualité et l’adultère, et qui sanctionnent ces actes par des coups de fouet publics.

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