Les élections du 30 décembre 2023 en République démocratique du Congo ont été marquées par de nombreuses irrégularités, selon la Commission diocésaine justice et paix (CDJP) au Maniema. Cette structure, qui a déployé des observateurs dans les bureaux de vote, a demandé à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de sanctionner ses agents impliqués dans la fraude électorale. Elle a également remis en cause la crédibilité des résultats de la présidentielle, qui ont donné la victoire à Félix Tshisekedi.
Les accusations de la CDJP
Lors d’un point de presse à Kindu, le coordonnateur de la CDJP, Baudouin Saleh Mushaba, a accusé les agents de la CENI d’avoir attribué des Dispositifs électroniques de vote (DEV) et des bulletins aux candidats invalidés. Il a déploré que la CENI n’ait pas pris de mesures disciplinaires à l’encontre de ses agents, alors qu’elle a sanctionné les candidats soupçonnés de bourrage des urnes.
« Nous savons que c’est la CENI qui a commandé les machines, c’est la CENI qui a programmé ces machines et ce n’est que la CENI qui a mis en lien les machines et les serveurs. Mais, comment la CENI nous publie seulement les noms des fraudeurs et annule leurs suffrages, sans que certains agents qui ont été impliqués dans ces fraudes ne soient pas aussi connus par la population », a-t-il déclaré.
La remise en question de la présidentielle
Baudouin Saleh Mushaba a également exigé que la CENI annule les résultats de la présidentielle, car il estime que les élections étaient combinées. Il a mis en doute la victoire de Félix Tshisekedi, qui a été proclamé président de la RDC devant Moïse Katumbi et Martin Fayulu.
Il a toutefois salué le fait que la CENI ait reconnu que ces élections ont été entachées de beaucoup de fraudes, et qu’elle ait promis de poursuivre les enquêtes. Il a appelé la CENI à faire preuve de transparence et de responsabilité dans le processus électoral.
Meschack Lofaka