Le dimanche 10 novembre marque un pas de plus vers le musellement de la presse en République Démocratique du Congo. La rédaction vient d’enregistrer des cas sérieux des menaces et filatures contre de confrères jugés « anti-Nicolas Kazadi » pour leur franc-parler contre « la gestion légère » des finances publiques par cet ex-ministre des Finances, principalement dans le dossier de détournement de fonds destinés aux projets d’érection de forages à travers la République et d’installation de lampadaires à Kinshasa. Un de ces confrères journalistes contactés, confirme qu’il fait objet de filature ces derniers jours.En effet, le dimanche aux environs de 22h, alors que le confrère Tony Dibendila se préparait à quitter le Centre-ville de Kinshasa où il était pour quelques courses professionnelles, il reçoit un appel de son épouse qui lui dit précisément ceci : « il y a des gens qui sont venus te chercher depuis 19h. Je ne les ai jamais vus. Ils ont dit qu’ils sont journalistes. J’ai répondu que tu n’es pas là. Mais je suis étonnée qu’à cette heure (22h30, ndlr) alors que je sors pour récupérer mon téléphone laissé à la charge au coin de l’avenue, je les revois dans un véhicule comme s’ils attendaient quelqu’un ou quelque chose. Ça m’a étonnée, de 19h à 22h alors que tu n’es pas là. » Un récit que rapporte le confrère, qui a reçu deux appels anonymes vers 21h. A chaque fois qu’il décrochait, personne ne disait mot et il n’avait donc pas prêté attention.Et de poursuivre, « c’est ainsi que j’ai demandé à mon épouse d’appeler un de ses frères pour guetter à distance le mouvement de ces gens-là qui ne s’étaient pas explicitement présentés. J’ai pris soin de ne pas rentrer à la maison de si tôt. C’est vers 01h que mon épouse me rappelera pour m’informer que le véhicule venait à peine de partir, après que l’un de deux individus a fait des va-et-vient entre leur véhicule et le portail de chez moi. Je n’ai regagné ma maison que le dimanche matin. Jusqu’au moment où je parle, je n’ai reçu aucun appel ou message d’un ami ou confrère pour me dire qu’il était venu me voir et m’a attendu en guettant chez moi, de 19h à 01h du matin. Je compte donc porter plainte contre inconnu. Mais je ne peux pas rester chez moi. »Ces menaces et mouvements de filature contre les journalistes faussement désignés comme anti-Nicolas Kazadi, sont enregistrés par votre rédaction juste quelques jours après la diffusion en pompe dans les médias et les réseaux sociaux, d’une vidéo d’annonce aux allures propagandistes, de l’émission de l’ex-ministre des Finances Nicolas Kazadi, celle-ci également relayée en pompe. Dans ces vidéos, le tout puissant Nicolas Kazadi assure « apprécier » s’il va devoir poursuivre ou pas ces journalistes qui « salissent son image dans les médias. »Des vidéos qui reprennent illégalement les visages de plusieurs journalistes entre autres Gauthier Sey le patron de Netic News et Tony Dibendila Directeur des informations à ECOFIN TV. Des journalistes présentés comme des cibles.L’opinion est par conséquent prise en témoin et les autorités publiques sont priées de protéger l’exercice de la presse en République Démocratique du Congo.La Rédaction