Alors que le groupe armé terroriste M23 soutenu directement et indirectement par les Forces rwandaises de défense (RDF) est aux portes de Goma, la 3e ville de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation humanitaire déjà catastrophique se dégrade encore davantage, faisant augmenter le nombre de déplacés internes à presque 6 millions de personnes. Suite à cette énième agression, la population civile vit dans la peur et est à nouveau acculée à prendre le chemin de l’exil pour fuir la violence. Des femmes doivent accoucher dans des conditions dramatiques le long des routes, d’autres sont enlevées et violées collectivement par des éléments en uniforme dans un climat de violations graves et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire. C’est dans ce contexte que nous saluons les efforts de l’Angola visant à mettre fin à la violence et à faire taire les armes au Nord Kivu mais que nous regrettons que le M23 ne respecte pas les termes du communiqué du Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la RDC ni l’ultimatum de Luanda du 23 novembre en refusant de se retirer des zones qu’il contrôle, fragilisant la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours. En effet, la situation n’a pas évolué sur le terrain alors que ce Sommet avait décidé non seulement la cessation des hostilités mais aussi le retrait des territoires occupés. Face à cette situation sécuritaire critique, son impact humanitaire considérable et l’impasse politique, il est surprenant de constater que les armes mises à la disposition de la Force de la MONUSCO soient moins performantes que celles du M23, mouvement pourtant dissout, désarmé et cantonné en 2013 au Rwanda et en Ouganda. Comment ce mouvement terroriste a-t-il pu se réarmer ? Il est urgent que sa chaîne d’approvisionnement en armes et munitions soit établie et que les pays impliqués subissent la rigueur des sanctions telles qu’elles sont prévues dans la résolution 2641 des Nations Unies. En effet, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé dans une récente déclaration les engagements souscrits par les États de la région dans le cadre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région « de ne pas tolérer ni fournir d’assistance ou de soutien de quelque nature que ce soit aux groupes armés », en exhortant « à l’arrêt de tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris le M23 ». Alors que le Comité de sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies a effectué début novembre dans la région des Grands lacs africains une mission de vérification de l’application des sanctions de l’ONU sur les armes dans le conflit en RDC en vue de fournir des éléments actualisés au Conseil de Sécurité, nous aspirons à ce que les conclusions du Comité recommanderont sans plus tarder l’activation du régime de sanctions. En effet, il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés. En outre, toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade.
Ainsi, nous appelons les Nations Unies à prendre des décisions fortes d’implémentation de ses propres résolutions et les pays influents comme la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à ne plus soutenir des États qui alimentent la violence et la désolation à l’Est du Congo. Il est temps que le monde ouvre les yeux sur ces atrocités, que le droit international s’applique et que les responsables rendent des comptes pour mettre fin à la tragédie congolaise. 2
Sommet de Luanda : Si le M23 ne se retire pas dans l’Est de la RDC, les chefs d’Etat de l’EAC pourront autoriser l’usage de la force
Au cours du sommet de Luanda, qui s’est tenu sous la direction du président angolais Joao Lourenço, dont les participant sont, les Président congolais Felix Antoine Tshisekedi, burundais Evariste Ndayishimiye ainsi que l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta et du côté rwandais Paul Kagame s’est fait représenter par Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères, ont pris la décision, celle d’appeler les rebelles du M-23 de quitter le sol congolais.
Pour les participants dudit sommet, les M23 sont sommés de cesser des attaques contre les FARDC et de quitter le sol congolais à partir de ce vendredi 25 novembre tout en se retirant des positions qu’ils occupent à l’Est de la RDC. Cette décision a été prise, le jeudi 24 novembre 2022 à Luanda.
Sur cette décision, il sied de signaler que si les rebelles de M-23 ne quitte le sol congolais, l’armée congolais seront autorisé de faire par force.